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Acerca de

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Domitille
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Les catacombes de Domitille présentent 12 kilomètres de galeries sur quatre niveaux, et environ 25 250 tombes et 228 cubicula selon la récente restauration effectuée en 2017, ce qui en fait les plus grandes de Rome. À l’origine, les catacombes de Domitille sont un hypogée privé appartenant à la famille des Domiti, une branche de la famille de l’empereur Vespasien : les Flaviens (Flavii). Créées au IIe siècle, ces catacombes devinrent rapidement le lieu de sépultures de plusieurs martyrs chrétiens proches des Domiti, en plus d’accueillir la sépulture de membres de ladite famille. Par la suite, la communauté chrétienne acquiert l’endroit dans le but d’enterrer ses membres au plus proche de leurs martyrs. La manière dont se sont développées ces catacombes montre bien que le christianisme se répandait dans toutes les couches de la société, allant même jusque dans des familles proches du pouvoir impérial. En effet, quelques tombes fouillées par Battista de Rossi présentent des noms illustres de la vieille Rome comme les Cornelii, les AEmilii, les Caecilii, témoignant donc d’une influence du christianisme dans la haute société romaine. Cette coexistence de personnes de différents rangs sociaux pose néanmoins la question de l’égalitarisme chrétien. En effet, là où les personnes les plus modestes s’entassent, parfois à plusieurs, dans des loculi creusés dans le moindre espace vierge qu’offrait les galeries, les plus aisés se faisaient inhumer dans des cubicula, parfois fermés au public. Ainsi, les inégalités présentes au sein de la population se retrouvent même dans la mort.

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Pour les chrétiens comme pour les païens, on observe une grande importance de la sépulture car le corps est destiné à accéder aux enfers, par le biais d’un passeur chez les païens, et à revivre et partager l’immortalité de l’âme chez les chrétiens. En attendant le passage des défunts vers l’autre monde, les vivants devaient prendre grand soin du corps défunt, ce qui explique que, sauf exception, il n’existait pas de fosse commune. Les défunts étaient enterrés seuls dans des loculi ou en famille dans des cubicula. La catacombe de Domitille est la seule, avec celle de saint Callixte, à présenter encore des ossements ou des amas de poussière correspondant au corps décomposé dans les différentes cavités des longues galeries. Cette rareté des ossements s’explique de par la décomposition opérée par le temps, et de par les nombreux pillages ayant pour but de trouver et revendre des “reliques” des premiers martyrs.

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Iconographie

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Ces catacombes présentent également une fresque sur laquelle figure un certain Diogenes -rendu célèbre grâce à Fabiola- qui, de son vivant, faisait partie des fossores. Ces derniers étaient des fossoyeurs, gérant le creusement des loculi, des cubicula, des galeries, des lucernaires, etc. Leur rôle consistait également à veiller à l’entretien et au gardiennage des lieux. Des représentations de fossores sont visibles dans certaines galeries, mais également sur les sépultures de certains d’entre eux, comme c’est le cas de Diogenes. Ce dernier arbore les deux attributs principaux de sa corporation: le piccone (pioche) et la lampe à huile (Fig. 1).

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Figure 1: Diogenes

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Les représentations picturales présentent également des scènes de la vie romaine. Dans la catacombe, sur l'épitaphe de Criste, est peint un banquet funéraire destiné à commémorer la mort du défunt. Ici, c’est le père de la jeune fille décédée qui effectue une libation, c’est-à-dire qu’il verse le contenu de son verre en l’honneur de l’âme de sa fille. On appelle cela une scène de refrigerium car le père porte une refrigeria, la tenue des banquets funéraires (Fig. 2). Cette pratique d’origine païenne était aussi bien observée chez les païens que chez les chrétiens.

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Dans l’imaginaire collectif existe le cliché de l’expansion du christianisme dans les plus basses classes de la société romaine. Cela n’est pas totalement faux puisque Celse, philosophe romain contemporain du début du christianisme et des catacombes, parle de “pauvres Juifs, petits Grecs, esclaves, affranchis, tisserands, cordonniers, foulons” et ajoute “ramassis d’âmes simples et ignorantes, d’esprits bornés et incultes devant lesquels les docteurs chrétiens plantaient leurs tréteaux”. Malgré le mépris apparent du philosophe pour ces fidèles, le christianisme comptait effectivement de nombreux pauvres à ses débuts, mais Battista de Rossi s’étonne de constater que les plus anciennes catacombes sont aussi les plus riches et les mieux ornées. Cela nous conduit naturellement au questionnement suivant: une corporation de “tisserands et de cordonniers” aurait-elle pu construire l’élégant vestibule de la catacombe de Domitille ? (Fig. 3) Ainsi, peut-être que parmi les plus pauvres se trouvaient des personnages plus importants qui auraient financé les frais de construction de certaines parties des catacombes.

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Figure 2: Refrigerium

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Figure 3: Plafond du vestibule

Sources:

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« La splendeur retrouvée des Catacombes de Domitille ». Consulté le 24 avril 2022. https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/splendeur-retrouvee-Catacombes-Domitille-2017-05-31-1200851582.

Monde de la Bible. « Catacombes, ce que révèlent épitaphes et images funéraires », 3 février 2022. https://www.mondedelabible.com/ce-que-revelent-epitaphes-et-images-funeraires/.

Geographics. Roman Explorations I: The Christian Catacombs of Rome, 2020. https://www.youtube.com/watch?v=pB_jJmcsDyQ.

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