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Saint Callixte

La première mention de ces catacombes date de l’épiscopat de Zéphirin, au début du IIIe siècle. Elles trouveraient leur origine dans l’acte de charité d’un propriétaire qui mit à disposition le sous-sol de son terrain à la communauté chrétienne.

Crypte des Papes

Au cœur de ces catacombes se trouve la Crypte des Papes (Fig. 1). Ses neuf sépultures auraient accueilli treize évêques de Rome. Rassembler les anciens évêques en seul et même lieu permettait de souligner l’unité et la continuité de l’épiscopat. Le nom de cette crypte vient d’une inscription portant les lettres “PP” (Fig. 2). Il s’agit du premier emploi du mot “pape” pour désigner un évêque de Rome. Cette crypte, ainsi que la crypte de sainte Cécile, l’un des premiers martyrs les plus vénérés, attirèrent de nombreuses personnes souhaitant être inhumées au plus proche de ces figures.

L’impact de l’Église sur l’occupation des catacombes pourrait nous laisser penser qu’elle possédait ces dernières et qu’elle gérait l'inhumation des ses membres. Cela voudrait dire qu’elle se serait substituée à la famille, qui était jusque-là l’unité qui se chargeait des défunts. L’Église, bien que de plus en plus importante, n’aurait jamais pu remplacer la famille qui possédait un rôle primordial dans toute la société romaine.

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Figure 1: Crypte des Papes

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Figure 2: Inscription "PP"

Loculi

C’est ainsi que les parois des catacombes furent “couvertes” de loculi. Ces derniers étaient fermés par des plaques en bois, en pierre ou en briques. Ces plaques servaient de support à des inscriptions, qui se révèlent très précieuses pour la connaissance de la population qui occupe ces loculi. En effet, ces plaques peuvent notamment indiquer le nom des défunts, leurs professions, ou encore leur religion. Ces inscriptions étaient réalisées par des ouvriers appelés lapicides, plus ou moins qualifiés, comme le montre les différences dans l’exécution des gravures et la qualité de la langue. Un grand nombre de ces plaques ne font que mentionner la déposition, empêchant toute affirmation concernant la confession du défunt. Cette démarche permet, d’une part, d'éviter que la sépulture soit confondue avec celle d’un martyr, et d’autre part de servir de contrat de vente entre la famille et les fossores (voir Domitille).

Iconographie

On trouve dans les catacombes de Saint-Callixte une longue galerie de 45 mètres, faite de huit salles en enfilade (Fig. 3). Ces dernières se remarquent par leur richesse architecturale exceptionnelle, ainsi que leur rigueur telle qu’il est probable qu’elles aient été pensées d’un seul jet. Cette galerie doit également son caractère remarquable à la diversité de ses thèmes iconographiques. Nous pouvons en effet trouver d’une salle à une autre des scènes mythologiques (notamment avec Hercule), profanes (avec Aristote), ou encore chrétiennes (avec le Christ représenté en compagnie de Pierre et Paul, Moïse, etc). Tous ces thèmes sont notamment retrouvés dans une seule et même grande salle hexagonale. On suppose ainsi que l’endroit appartenait à une famille importante dont certains membres étaient convertis au christianisme et d'autres non. Il y a donc juxtaposition et non fusion des motifs.

Les premières iconographies chrétiennes sont constituées d’images dites cryptographiques, c’est-à-dire lisibles seulement par des initiés. Parmi elles, le chrisme : fusion des lettres grecques X (chi) et P (ro), premières lettres du mot grec Christòs, désignant le Christ (voir dans le lexique à titulus). Le poisson, dont le nom grec IXTHYC (ichtùs) forme l’acrostiche “Iesùs Christòs Theòu Uiòs Sotèr” (Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur), était un moyen discret d’afficher sa foi.

Beaucoup d’images trouvent leur origine dans l’iconographie païenne, ce qui ne peut parfois créer des doutes. On trouve notamment la figure du Bon Pasteur, rattachée au Christ et incarnée par un homme portant une brebis sur ses épaules, ou encore la colombe, symbolisant le Saint Esprit.

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Figure 3: Plan d'un secteur des catacombes de Saint-Callixte

Saint Corneille

Une sépulture se démarque des autres : celle de saint Corneille, mort en 252. En effet, elle est la seule de toutes les catacombes de Saint-Callixte a présenter un épitaphe en latin. De plus, l’aménagement autour d’elle montre qu’elle était associée à des pratiques d’origine païenne, courantes en Afrique du Nord d’où était originaire Corneille. Ce type d’ambiguïté, pouvant conférer un caractère païen à n’importe quelle sépulture, peut rendre difficile la différenciation des tombes chrétiennes et païennes.

Sources:

​

« Les catacombes de Saint Calixte. Les catacombes chrétiennes de Rome - Le Catacombe di San Callisto ». Consulté le 23 avril 2022. http://www.catacombesancallisto.it.

Enquete d’ailleurs. (2.7) Enquête d’ailleurs - Rome, les premiers chrétiens, 2016. https://www.youtube.com/watch?v=_khp7LPdhFU.

Boissier, Gaston. « Les catacombes (Chap III) ». In Promenades archéologiques. Hachette, 1880.

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